Taslima Nasreen, la femme dont la vie vaut 12,7% d’une Tesla model 3

taslima nasreen

Taslima Nasreen est une femme bangladaise, née en 1962.

Elle s’intéresse à la poésie et commence à composer vers ses 13 ans. Au lycée, elle lance un magazine littéraire.

Suivant la carrière de son père, elle devient gynécologue à partir de 1984.

Elle publie un premier recueil de poèmes en 1986. Son second recueil (Banni à l’intérieur et extérieur) rencontre un certain succès, qui se confirmera avec des romans ou des éditoriaux.

Elle dit notamment que l’obscurantisme « est responsable des maux dont souffrent les femmes du Bangladesh. »

Le 27 septembre 1993, une fatwa est prononcée contre Taslima Nasreen par le Conseil des soldats de l’islam, qui appelle au « meurtre de l’impie. »

Le gouvernement lance un mandat d’arrêt contre elle, invoquant une loi du XIXe siècle sur le blasphème. Après s’être cachée pendant deux mois, Taslima Nasreen se présente en août devant la Haute Cour de Dhaka. Elle est libérée sous caution et autorisée à conserver son passeport.

«Je ne voulais pas quitter mon pays, on m’a forcée à partir, on m’a jetée dehors. J’aimerais y vivre mais ça m’est interdit. J’ai payé cher pour mes idées».

Les dix années qui suivent, elle vit à Stockholm, Berlin ou New-York. Elle continue d’écrire. Ses idées peuvent, en partie, se résumer au fait qu’il n’y a pas de conflit entre l’Occident et l’islam, mais entre la laïcité et le fondamentalisme.

Elle demande la nationalité indienne. Refusé.

Elle écrit toujours.

En 2007, elle donne une conférence en Inde. Une prime de 500 000 roupies (environ 5500 euros) est rapidement proposée par un groupe islamiste à toute personne qui pourra s’occuper de lui couper la tête.

En novembre 2007, elle doit s’échapper de Calcutta. De nombreux individus semblent très énervés par sa présence dans la ville, à cause de propos jugés blasphématoires.

Elle navigue de ville en ville mais choisit de rester en Inde, car, apparemment, elle s’y plaît et veut s’y battre pour la liberté. Elle obtient le prix Simone de Beauvoir, mais ne veut pas se rendre à Paris. Elle vivra sept mois à New Dehli dans un lieu tenu secret, sous protection du gouvernement indien.

En mars 2008, elle est encore accusée de blasphème et menacée par des radicaux islamistes en Inde. Elle rejoint encore l’Europe. Le prix Beauvoir lui est décerné en mai de la même année par Rama Yade. Nasreen restera plusieurs années à Paris.

En février 2010, un article lui est attribué dans le Kannada Daily. Elle nie en être l’autrice. C’est en fait une traduction bancale d’un article de 2007. Suite à la publication de la traduction pourrie en 2010, des émeutes éclatent dans le Karnataka. Deux morts.

En 2015, Nasreen est cette fois menacée par Al-Qaida. Elle part aux États-Unis, où elle vit toujours. Sa tête vaut, au taux de change en vigueur début 2024, 12,7% du prix d’une Tesla Model 3.

Peace (love, death metal).

Post-scriptum : Taslima Nasreen est active sur X / Twitter, si vous souhaitez la suivre.

(Tesla et X appartiennent d’ailleurs à la même personne)